LES PORTS
Pendant longtemps les ports de pêche (Recouvrance), militaire et de commerce se sont côtoyés dans la Penfeld. Mais l’encombrement de la rivière et l’accroissement des activités ont amené les différents responsables à développer les ports hors de la Penfeld. Dès 1865, à l’est, à Porstrein s’établissent les ports de pêche et de commerce alors que la Marine s’installe sur les deux rives de la Penfeld, de l’arrière-garde à l’embouchure.
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Le quai marchand vers 1865 |
Le port militaire.
On voit alors apparaître une passerelle flottante rendant plus faciles les communications entre les deux rives. Devant les besoins de plus en plus grand de la Royale, le projet de créer un avant-port militaire à Laninon et aux Quatre Pompes, soit à l’Ouest de l’embouchure de la Penfeld, élaboré dès 1862 est commencé à partir de 1889 (inauguration de la Tour Eiffel) par l’établissement d’une digue et d’une jetée délimitant la rade-abri. En 1916 les formes de Laninon sont mises en service. Les aménagements se poursuivent également pendant la seconde guerre mondiale avec la construction de la base sous-marine allemande aux Quatre Pompes.
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Le plateau des Capucins, avec les bâtiments construits par Choquet de Lindu, en 1865 et en 2001 |
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La Penfeld au XIX ème siècle |
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La grande grue et le clocher qui rythmait la vie de l'arsenal |
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Les quais de Laninon |
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La penfeld, aujourd'hui est toujours placée sous l'autorité militaire |
Le port de commerce.
Devant la saturation de plus en plus grande des quais marchands situés de part et d’autre de la Penfeld, un peu en amont du château, (il faut parfois attendre deux-trois semaines avant de décharger car l’activité militaire est prioritaire), l’anse de Porstrein est donc choisi en 1856 pour installer le port de commerce. Dès cette année commence le remblaiement du site avec près de 600 000 mètres-cube de déblais. Les premiers travaux d’excavation de la falaise de Poulic-al-Lor commencent en 1861. Et le 1er octobre 1865, le port marchand de Penfeld est définitivement fermé au profit des nouvelles installations, loin cependant d’être terminées. En 1881, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) devient concessionnaire du port et poursuit les travaux. En 1900, le quatrième bassin est en activité et les travaux pour le cinquième débutent. En 1910, la rade-abri est achevée. En 1912 s’achève la construction de la plus longue forme civile de France (222,65 mètres), travaux s’échelonnant sur 9 ans. En 1914, le cinquième bassin s’est rajouté aux quatre autres. Durant la première guerre mondiale, le port de commerce connaît une activité intense. La plupart des corps expéditionnaires étrangers arrivent là plutôt que dans le port militaire, trop petit. La seconde guerre mondiale verra l’occupant détruire totalement le port afin d’éviter aux alliés de l’utiliser en cas de défaite.
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L'anse en 1920 | Les trois premiers bassins en 1930 |
Après la remise en état des installations, le port continue de se développer et aménage des structures de réparations navales. Deux nouvelles formes sont construites et mises en service en 1968 (338 mètres de long) et en 1980 (420 mètres de long), cette dernière dans le but d’accueillir les super-tankers (pari perdu...). Cinq quais de réparation à flot furent mis en service de 1970 à 1980.
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De gros travaux de remblayage ont permis au port de commerce de se développer |
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La seconde forme construite de 1965 à 1968 |
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Le Sevens Seas, venu de St Nazaire pour finition, est dans la forme 2 pour un mois et demi. |
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Vues du port de commerce aujourd'hui |
Le port de pêche.
Initialement dans la Penfeld, sur les quais de Recouvrance, celui-ci se situe aujourd’hui dans le troisième bassin du port de commerce. La flottille reste de faible importance et la plupart du poisson qui débarque à Brest provient de bateaux venant des petits ports de la rade, de la côte Nord du léon ou encore de Camaret. Pour l’essentiel, maquereaux, mulets, vieilles, tacauds, grondins, et lieus sont les prises les plus nombreuses alors que la coquille St Jacques, les pétoncles, les moules, les praires et les huîtres sont les coquillages les plus appréciés.
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Le port de pêche dans son bassin en 1920... | et en 2001. |
Le port de plaisance.
Après avoir été installé au port de commerce lui aussi, il se déplacera à partir de 1961 sur le site du Moulin Blanc. Au fil des années, différentes courses sont parties ou arrivées de ses pontons : transat Brest-Newport (1979), mini-transats, trophée Jules Verne... Non loin de ses quais se dresse Océanopolis, centre de culture scientifique et technique.
La plage du Moulin Blanc, seule plage de sable de Brest, est en fait artificielle. Elle fait néanmoins le bonheur de nombreux brestois qui peuvent y accéder facilement, notament grâce aux transports urbains.
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En 1969 | en 1972 |
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Au fond, on peut distinguer la Plage du Moulin Blanc. |
Le port scientifique.
A ses quais, il n'est pas rare de voir amarré des bateaux scientifiques civils (ceux d'IFREMER) ou militaires (bateaux blancs mis à disposition de l'EPSHOM). Déjà, peu avant la Révolution, les Brestois purent voir partir, sur l'ordre de Louis XVI, l'expédition scientifique de Jean François de la Pérouse sur l'ordre de Louis XVI suivie bien plus tard de celles du commandant Charcot ou de Jean-Louis Etienne.
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Deux navires de l'IFREMER |